Lancement des travaux de la Conférence extraordinaire des Ministres de l’Education dans le Monde islamique avec la participation de 43 Etats
14 mai 2020
La Conférence extraordinaire virtuelle des Ministres de l’Education des Etats membres de l’Organisation du Monde Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ICESCO), dont les travaux ont été lancés en visioconférence jeudi 14 mai 2020, sous le thème : «Les systèmes éducatifs face aux crises et aux situations d’urgence (COVID-19)», a vu une présence sans précédent par rapport aux sessions antérieures des conférences relatives à l’éducation. Ont pris part à cette Conférence 43 Etats représentés par 38 ministres chargés de l’Education et l’Enseignement et 5 délégués ou sous-ministres. Aussi, cet évènement a connu la participation de 10 chefs et directeurs de 12 organisations internationales.
La séance d’ouverture de cette Conférence, tenue en coopération avec le Ministère de l’Education du Royaume d’Arabie Saoudite, Président de cette session, a débuté à 12h00 (heure de Makkah Al-Mukarramah) par l’intervention de S.E. Dr Hamad Bin Mohammed Al Shaikh, Ministre de l’Education du Royaume d’Arabie Saoudite, Président de la Conférence, qui a souhaité la bienvenue aux participants et salué la tenue de cet évènement, en soulignant que les responsabilités des ministères de l’Education et de l’Enseignement se sont multipliées pendant la pandémie de Corona.
Et d’ajouter que nous avons pu surmonter le choc de la surprise, et acquis des expériences en matière de gestion de cette crise, en soulignant que l’Arabie Saoudite fournit des services d’enseignement à distance depuis des années, mais la nouveauté réside en la modernisation de ce système qui englobe désormais 20 chaînes de diffusion en direct relevant de la chaîne éducative iEN, ainsi que la publication du contenu éducatif sur les différentes plateformes de réseaux sociaux et chaînes des diverses universités saoudiennes. Ces systèmes poursuivront leur activité même après la fin de la crise, en vue de remédier aux problèmes de décrochage scolaire, a-t-il précisé.
Par la suite, S.E. Dr Yousef Bin Ahmad Al-Othaimeen, Secrétaire général de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), a prononcé son allocution dans laquelle il a précisé que l’OCI et ses divers organes avaient lancé plusieurs initiatives dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Corona, tout en soulignant qu’ils ont accordé une attention particulière aux Etats membres les plus vulnérables.
Et d’ajouter que la responsabilité incombe à chacun d’entre nous et exige une action collective en l’absence de traitement ou de vaccin contre le coronavirus, en soulignant la nécessité de se préparer à la phase de l’après-Corona et d’assurer le retour régulier à l’école.
Dans son intervention, S.E. Dr Bandar Hajjar, Président du Groupe de la Banque islamique de Développement (BID), a souligné que l’investissement dans l’éducation et la formation a toujours retenu l’attention de la Banque depuis sa création il y a 45 ans, en expliquant que la BID a pu financer 20 projets éducatifs d’une valeur totale de 5 milliards de $US et octroyer environ 17.000 bourses d’études.
Et de souligner que l’intérêt de la Banque à investir dans l’éducation émane de trois points principaux, à savoir : l’éducation est un des droits de l’homme ; l’être humain est au centre du développement ; l’adoption de la réalisation des objectifs de développement durable, notamment le quatrième objectif.
Par la suite, S.E. Mme Stefania Giannini, Sous-directrice générale de l’UNESCO, a pris la parole et souligné qu’il faut s’adapter à cette crise qui a révélé de grandes lacunes techniques dans les différents pays du monde, en expliquant qu’environ 100 millions d’étudiants dans le monde ne sont pas capables actuellement de poursuivre leurs études en raison du manque d’outils technologiques de communication sur internet, ce qui affirme l’importance de l’éducation dans les écoles.
Elle ajouté aussi que la crise de Corona a accéléré la mutation numérique, et souligné la nécessité de créer une coalition internationale pour l’éducation et l’enseignement, proposée par l’UNESCO en mars dernier. Aussi, a-t-elle précisé, il existe trois défis majeurs concernant cette pandémie, auxquels les pays du monde sont actuellement confrontés, à savoir : permettre à tous les étudiants de jouir de leur droit à l’éducation ; renforcer l’immunité des étudiants pour soutenir leur résilience ; et la révolution numérique. Mme Giannini a ensuite salué la coopération constructive entre l’UNESCO et l’ICESCO.
La séance d’ouverture a été clôturée par l’allocution de S.E. Dr Salim M. AlMalik, Directeur général de l’ICESCO, dans laquelle il a souligné la nécessité de réhabiliter les systèmes éducatifs dans les pays du monde islamique, pour être en mesure de surmonter les défis futurs et de s’adapter aux crises et aux Etats d’urgence, et ce, à travers le développement des infrastructures, la modernisation des programmes de formation et l’utilisation des nouvelles technologies.
En outre, Dr AlMalik a réaffirmé la prédisposition entière et inconditionnelle de l’Organisation à mettre son expertise à la disposition des Etats membres, afin de trouver les solutions nécessaires au problème de la déperdition scolaire, qui atteint normalement 30%, et qui pourra augmenter en raison de la perturbation du processus éducatif et atteindre un degré menaçant la qualité de l’éducation. Par conséquent, a-t-il ajouté, nous devons traiter ce défi selon une approche scientifique raisonnable.