Participation de haut niveau au Colloque international de l’ICESCO «Ahmed Baba de Tombouctou : un modèle de diplomatie civilisationnelle en Afrique de l’Ouest» à Marrakesh
6 septembre 2024
L’Organisation du Monde Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ICESCO), a tenu, ce vendredi 6 septembre 2024, en partenariat avec l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, le Colloque international «Ahmed Baba de Tombouctou : un modèle de diplomatie civilisationnelle en Afrique de l’Ouest», en présence de nombreux ministres, responsables, chercheurs et professeurs universitaires. L’objectif est de mettre en lumière les contributions des érudits africains à la culture du monde islamique et de renouveler ses composantes civilisationnelles, tout en soulignant le rôle emblématique de l’érudit Ahmad Baba dans ce domaine.
Ce Colloque, ayant lieu au Centre de conférences de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la ville rouge, capitale de la culture dans le monde islamique pour l’année 2024. En effet, les travaux du Colloque ont débuté par la récitation de versets du Coran, suivie d’une présentation générale par l’ambassadeur Khaled Fath al-Rahman, Directeur du Centre pour le Dialogue civilisationnel relevant de l’ICESCO. Lors de son intervention, il a souligné l’importance du thème du colloque et le lien historique profond entre les villes anciennes et leurs personnalités éminentes, précisant que la figure d’Ahmad Baba de Tombouctou illustre parfaitement ce lien.
Lors de la séance d’ouverture, Dr. Salim M. AlMalik, Directeur général de l’ICESCO, a souligné que la transformation actuelle du monde est cruciale pour construire un avenir plus équitable et moins conflictuel. Il a également indiqué que le réveil du continent africain aujourd’hui intègre des éléments historiques majeurs, parmi lesquels l’érudit Ahmad Baba de Tombouctou joue un rôle central.
Dans la même optique, Dr. AlMalik a précisé qu’Ahmad Baba représente un modèle de communication civilisationnelle, ayant été accueilli par la ville de Tombouctou au Mali tout en produisant de nombreuses œuvres intellectuelles à Marrakech. Cela affirme le rôle de Marrakech en tant que centre pionnier d’action civilisationnelle, marqué par la tolérance, un concept que l’ICESCO désigne comme « diplomatie civilisationnelle ». Ensuite, Dr. AlMalik a annoncé la création d’une chaire académique dédiée à la diplomatie civilisationnelle à l’Université Cadi Ayyad.
Dr Abdellatif Miraoui, ministre marocain de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a souligné que le Maroc a toujours été un havre pour les érudits africains. Il a précisé que le ministère accorde une attention particulière à la coopération scientifique avec les pays africains, avec plus de 25 000 étudiants africains inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur marocains cette année.
De son côté, Prof. Bouréma Kansaye, ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a affirmé qu’Ahmad Baba est une figure emblématique dans l’histoire scientifique et culturelle du Mali, ayant joué un rôle clé dans l’enrichissement du patrimoine intellectuel au Mali et au Maroc.
M. Mohamed Fadel, Président du Conseil scientifique local de Marrakech, s’est réjoui de la renommée de l’érudit de Tombouctou, confirmant que ses œuvres sont parmi les références scientifiques les plus importantes. Dr Blaïd Bougadir, Président de l’Université Cadi Ayyad, a quant à lui souligné les efforts de l’Université pour renforcer son rôle en tant que centre de coopération scientifique entre le Maroc et les pays africains.
La séance d’ouverture s’est conclue par une intervention de Dr Ahmed Toufiq, ministre marocain des Habous et des Affaires islamiques, qui a retracé le parcours scientifique d’Ahmed Baba, de Tombouctou à Marrakech, examiné les diverses traductions de sa biographie et le contexte dans lequel l’érudit est né et a grandi, et affirmé que le ministère accorde une grande importance à la préservation des œuvres de cet érudit à Marrakech.
La première séance du colloque a mis en exergue l’impact du Maroc dans le parcours d’Ahmad Baba de Tombouctou. Ensuite, la deuxième séance a mis l’accent sur la communication civilisationnelle entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne. Enfin, la troisième séance a traité de la communication culturelle et sociale entre l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud.