Le Directeur général de l’ISESCO : l’application des droits de l’homme est une question interne propre à chaque société selon ses contextes nationaux
11 décembre 2019
**Il faut découvrir de nouvelles voies de droits de l’homme reposant sur la dimension collective plutôt qu’individuelle, et anticipant l’avenir
Dr Salim M. AlMalik, Directeur général de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), a souligné que l’application des droits de l’homme est une question interne propre à chaque pays, qui se fait par la négociation, le plaidoyer, la consultation et la bonne gestion institutionnelle, et qui repose sur le consensus social et le dialogue national, selon la croissance naturelle de chaque société et ses contextes nationaux, plutôt que des agendas externes ou références étrangères imposées. Il a noté que ceci est l’un des défis entravant la promotion d’une culture de droits de l’homme.
Il s’agit de l’intervention de Dr AlMalik lors du Forum culturel de l’ISESCO qui a accueilli hier Dr Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, ancien membre du Conseil national des droits de l’homme, pour donner une conférence intitulée : « Des droits de l’homme aux Droits de l’humanité : Lecture dans les exigences de connaissance et de contexte et mécanismes de traitement », qui a coïncidé avec la Journée internationale des Droits de l’homme.
Au début de son allocution, le Directeur général a souhaité la bienvenue à toutes les personnes présentes à l’Organisation, foyer d’expertise dans le monde islamique dans ses domaines de compétence, tout en notant la volonté d’adopter de nouvelles traditions dans la gestion des affaires intellectuelles, et ce, en s’ouvrant aux décideurs dans les divers domaines de connaissance pour participer aux activités de l’ISESCO et en écoutant leurs propositions et leurs points de vue afin de promouvoir la culture, l’éducation, les sciences et la communication dans les Etats membres.
Aussi, il a précisé que le thème de la conférence est particulièrement opportun et mérite toute l’attention, car il place la question des droits de l’homme au centre des préoccupations de l’ISESCO. Celle-ci qui a publié à cet égard plusieurs études dans ses trois langues de travail, à savoir « La Déclaration islamique sur les droits culturels », approuvé lors de la 8ème Conférence islamique des Ministres de la Culture, (2014, Al-Madinah Al-Munawwarrah).
Le Directeur général a précisé que certains Etats membres de l’Organisation ont beaucoup progressé en matière de droits de l’homme, domaine qui nécessite davantage d’approfondissement étant donné qu’il préoccupe les pays et les communautés, réalise le développement et assure la sécurité globale. Il a ajouté qu’il faudrait se rappeler que les variables culturelles, socioéconomiques, environnementales et technologiques ont engendré de nouvelles problématiques à impact direct sur la planète et les droits de l’humanité, et qu’il appartient de résoudre par l’exploration de nouveaux parcours de droits dépassant la dimension individuelle vers une dimension collective et la dimension actuelle vers la dimension future.
Et de souligner que dans cette nouvelle perspective de droits qui concorde avec la nouvelle vision de l’ISESCO mise en place par nombre de réformes importantes aux plans, programmes, structure organisationnelle et ressources humaines, la question des droits devrait figurer parmi les préoccupations des décideurs, des responsables et de la société, vu qu’elle nous permet de passer à des sociétés sûres, prospères et équitables.
Dr AlMalik a ajouté le système des droits concerne aussi bien les individus et les collectivités humaines et générations futures. Cependant, a-t-il précisé, il existe des contextes historiques, culturels et sociaux, des conditions de connaissances et des mécanismes de mise œuvre à prendre en considération. C’est que cette question n’est pas un logo, mais une culture ancrée qu’il convient de partager et d’en appliquer les dispositions en toute transparence, dans le cadre du dialogue constructif et de la concertation responsable.
Au terme de son allocution, Dr AlMalik a déclaré : « L’esprit musulman s’est largement intéressé à la question des droits en matière de charge concernant les cultes, transactions, les croyances et les comportements. Il a développé une philosophie législative fondée sur la préservation de la dignité humaine, qu’il convient de réexaminer selon une approche scientifique précise, et de comprendre tous les développements de la pensée humaine dans ce domaine, afin qu’elle contribue à l’enrichissement des acquis de droits dans l’édification civilisationnelle humaine globale et réalise ainsi la lieutenance de Dieu sur terre, selon le verset suivant : « O David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute équité parmi les gens ».